Née en 1983 à Paris, Jeanne Rebillaud a toujours pratiqué le dessin. Elle s’oriente tout naturellement vers des études artistiques, à Paris, puis à Bruxelles, où elle découvre la gravure. La technique de la pointe sèche est une révélation, alliance parfaite du travail graphique et du rapport au matériau. Depuis un peu plus de 20 ans, Jeanne Rebillaud se consacre exclusivement à cette discipline.

Elle participe régulièrement à des expositions personnelles et collectives, en France comme à l’étranger (Japon, Belgique, Espagne, Italie, Corée…), et ses gravures font partie de plusieurs collections publiques (Bibliothèque Nationale de France, Bibliothèque de l’Institut de France…).

« L'artiste Jeanne Rebillaud a longtemps pratiqué le dessin, croquant des passants dans la rue, et a envisagé de devenir illustratrice et dessinatrice de BD. Cependant, sa rencontre avec la gravure a marqué un tournant majeur dans sa carrière artistique. Elle a adopté la technique de la pointe-sèche, une estampe en taille directe sans acides ni chimie. Pour elle, la gravure signifie temps long et solitude, et elle apprécie l'isolement et la contrainte de mener chaque œuvre à son terme. Ses créations présentent des figures monstrueuses et émouvantes, évoquant des nuages, des orages et des événements climatiques. Elle décrit son processus de gravure comme une forme de sculpture. Ses œuvres, tirées en édition limitée, créent un groupe distinct, social mais non médiatique, contrastant avec l'aura entourant les dessins similaires à des autographes. La gravure, selon elle, donne naissance à des mondes dans l'intimité de sa cave d'atelier. »

Emmanuel Pernoud, « Rencontre avec Jeanne Rebillaud », Nouvelles de l’estampe 270, 2023