Impression en taille-douce

Il est courant d’employer plusieurs techniques de taille-douce comme l’aquatinte, sur une même plaque afin de multiplier les effets techniques et artistiques.

Une couche composée de fines particules de résine est répartie sur la plaque. Cette répartition peut être réalisée de diverses manières, soit à la main ou bien en utilisant une boîte métallique recouverte d’un petit sac en nylon ou en mousseline.

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Il est fréquent d’utiliser aussi ce qu’on appelle une « boîte à grain ».

La plaque est placée à l’intérieur de la « boîte à grain »  sur une étagère en treillis. Une manivelle doit être actionnée manuellement pour activer un souffleur à l’intérieur. Le souffle d’air permet à la poudre de résine de devenir aérienne et de retomber lentement et uniformément sur la plaque.

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Une fois que la plaque est recouverte de poudre de résine, elle est chauffée par en dessous pour faire fondre les grains. Au fur et à mesure qu’ils fondent, ils forment une surface granuleuse.

fig. N°5

Un vernis est ensuite appliqué sur les zones qui doivent être protégés selon le dessin final. Ne pas oublier que l’impression finale sera une image inversée du dessin.

fig. N°6

La plaque est ensuite plongée dans un bain d’acide, selon le même processus que pour la gravure à l’eau-forte. L’acide attaque le métal là où il n’y a ni résine, ni vernis. Il ronge ainsi en pointillé, tout autour des grains de résine fondus.

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fig. N°8
fig. N°9

La plaque est par la suite essuyée pour enlever le vernis et la résine fondue.

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L’encre est appliquée et pénètre dans les milliers de petits pointillés créés par l’acide tout autour des grains de résine.

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La plaque est à nouveau essuyée pour enlever l’encre de surface, laissant l’encre à l’intérieur des lignes et des trous.

fig. N°14

La plaque est maintenant prête à être imprimée à l’aide d’une presse. La presse doit être très puissante car l’encre à l’intérieur doit être transférée sur le papier.

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L’aquatinte est terminée ! Une seule impression est réalisée. Si l’artiste décide de créer une édition de 10, il devra répéter le processus d’encrage, d’essuyage et d’impression dix fois (à l’exclusion des épreuves d’artiste ou des tirages hors commerce).

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Une fois que toute l’édition est imprimée, les estampes sont laissées à sécher. Elles peuvent ensuite être signées et numérotées par l’artiste, indiquant la taille de l’édition et le numéro de l’estampe individuelle.

Ce processus d’impression est destiné aux images monochromes ou en noir et blanc. Si l’artiste choisit de créer une estampe avec plusieurs couleurs, le processus d’impression est beaucoup plus complexe (pour en savoir plus sur l’impression en couleur).

Vous avez maintenant une idée du processus long et intensif que demande la création d’une estampe d’art originale imprimée à la main.